Actualités de la semaine du 9 juin
Bonjour à toutes nos lectrices et tous nos lecteurs,
Voici la revue de presse de la semaine du 9 juin
Bientôt la fin des écrits des concours, on vous soutien à fond pour cette dernière ligne droite !
Et sans plus attendre, place à l’actualité !
• Introduction
o Conflit au Proche-orient : l’escalade des attaques
• Médico-social
o L’employabilité des personnes en situation de handicap
• Sanitaire
o Santé mentale : l’organisation de la psychiatrie doit être repensée dans sa globalité
• Sécurité sociale
o Campagne d’information et de recrutement à la sécurité sociale auprès des jeunes
• Actualités sociales
o Des pédopsychiatres alertent sur les dangers de la réforme de la justice des mineurs
• Culture
o Le soin est un humanisme, Cynthia Fleury (2019)
Conflit au Proche-orient : l’escalade des attaques
Depuis le 12 juin, les frappes aériennes entre Israël et Iran s’intensifient, entre tirs visant des sites militaires ou nucléaires et villes, telles Jérusalem, Tel-Aviv ou encore Téhéran. Ces attaques, qui ont provoqué la mort de 224 Iraniens et 24 Israéliens, entraînent la fuite de nombreux civils, notamment hors de la capitale iranienne. L’offensive d’une ampleur inédite d'Israël a pour objectif affiché d’empêcher la République islamique d’obtenir la bombe atomique, plongeant le pays dans un marasme économique et faisant planer l’ombre de la chute du régime des mollahs. La réaction de la communauté internationale n’est pour l’instant pas unanime, alors que le Parlement iranien pourrait examiner demain un projet de loi sur le retrait du traité de non prolifération des armes nucléaires.
Dans le même temps, les organisateurs du Salon international de l’aéronautique et de l’espace du Bourget (16-22 juin) ont fermé, au nom du gouvernement français, le pavillon israélien, qui exposait des armes offensives, malgré l’interdiction connue en amont par tous les acteurs du salon.
Source : France Info
L’employabilité des personnes en situation de handicap
Lors d’une table ronde organisée par la DGCS, des chercheurs ont alerté sur un phénomène croissant d’employabilité des personnes en situation de handicap, qui tend à individualiser la responsabilité de leur inclusion professionnelle. La sociologue Louise Pasquiers, doctorante à Paris-Dauphine, analyse ce processus à travers le rapprochement entre Pôle emploi et Cap emploi. Selon elle, le nouveau guichet unique oriente les personnes non plus selon leur statut de travailleur handicapé, mais selon des critères standards du service public de l’emploi. Des outils comme les entretiens diagnostics les évaluent en tant que demandeurs d’emploi classiques, et non selon leurs besoins spécifiques. Cette logique, renforcée par la loi pour le plein emploi de 2023, réduit le rôle des experts du handicap à celui de simples agents de mise à l’emploi.
Pasquiers met en garde contre un transfert de la charge d’adaptation vers les individus eux-mêmes, qui doivent désormais apprendre à parler de leur handicap comme d’une compétence professionnelle. Ce glissement risque de renforcer leur précarité.
De son côté, Sarah Yvon, doctorante à Paris-Cité, observe dans les Esat (établissements médico-sociaux) une volonté de normalisation calquée sur le monde du travail classique. Elle note la disparition d’éléments jugés infantilisants et un éloignement des familles, afin de mieux reconnaître les personnes comme de véritables travailleurs. Une démarche paradoxale, souligne-t-elle, alors que les entreprises ordinaires s’intéressent de plus en plus à la vie privée de leurs salariés.
En somme, cette dynamique d’employabilité interroge la manière dont l’inclusion est pensée et appliquée.
Source : Hospimedia
Santé mentale : l’organisation de la psychiatrie doit être repensée dans sa globalité
Dans un entretien publié dans Le Monde, la professeure Isabelle Durand-Zaleski, responsable de l’unité de recherche clinique de santé publique à l’APHP, alerte sur le poids économique massif des maladies mentales en France. Elle souligne que ces pathologies, qui touchent un Français sur cinq chaque année, représentent le 1er poste de dépense de l’Assurance Maladie, soit 26,2 milliards d’euros, loin devant le cancer et les maladies cardiovasculaires.
Les conséquences économiques et sociales de ces maladies sont aussi à considérer : baisse de la qualité de vie, perte de revenus, périodes d’inactivité, invalidité et réduction de l’espérance de vie. Une étude publiée en 2023 par la Pr Zaleski et plusieurs chercheurs de la Fondation FondaMental estime le coût global (coûts directs et indirects) des maladies mentales à 163 milliards d’euros.
La Pr Durand-Zaleski appelle à une transformation en profondeur de l’organisation des soins psychiatriques en France comme : renforcer la prévention et le repérage précoce des troubles, mettre en place une évaluation rigoureuse des soins en santé mentale et améliorer la prise en charge des comorbidités somatiques.
La professeure appelle par ailleurs à soutenir l’innovation organisationnelle et clinique, et à développer une recherche de terrain alignée sur les besoins cliniques, assurant une continuité réelle entre la recherche fondamentale et ses applications pratiques pour les patients.
La fondation FondaMental dans ce même registre a publié un plaidoyer pour augmenter le financement des centres experts en psychiatrie.
De l’autre côté des chercheurs impliqués—français, américains, suisses et italiens—soulignent que les affirmations scientifiques doivent être rigoureusement vérifiées avant d'être utilisées pour influencer les décisions politiques et journalistiques. Ils mettent en avant la nécessité de vérifier la solidité scientifique des arguments avancés pour justifier leur financement accru.
La Fondation FondaMental et les Centres Experts FondaMental ?
La Fondation FondaMental est une fondation de coopération scientifique, qui a été créée par le ministère de la Recherche pour soutenir l’innovation et améliorer la compréhension, le diagnostic et les soins pour les maladies mentales. Elle s’attache à développer la médecine de précision en psychiatrie. On compte 55 centres experts fondamental répartis sur tout le territoire, plus de 20 000 patients ont été reçus dans ces centres depuis leur création.
Maillon du parcours de soin des patients, les Centres Experts ont pour objectif de faciliter le travail des médecins traitants (psychiatres ou généralistes). Ils constituent un dispositif spécialisé qui intervient en renfort de la psychiatrie de premier recours dans les cas psychiatriques les plus sévères.
Ils ambitionnent d’éviter l’aggravation des troubles et la survenue de pathologies associées (conduites addictives, troubles anxieux, conduites suicidaires) que somatiques (maladies cardio-vasculaires, diabète, syndrome métabolique). Ils proposent également des stratégies thérapeutiques ayant démontré leur efficacité mais peu diffusées en soins courants (psychoéducation, remédiation cognitive ou encore entraînement aux habiletés sociales).
Comment les Centres Experts se positionnent-ils par rapport à la psychiatrie de secteur et à notre système de santé ?
L’ensemble des Centres Experts coordonnés par la Fondation FondaMental existent au sein d’hôpitaux et font partie des services de psychiatrie de secteur. Ces centres de recours s’inscrivent dans le parcours de soin, en complément de la psychiatrie de secteur, des services hospitaliers, des CMP (Centres Médico-Psychologiques) et de l’offre libérale.
Limites et critiques
Une étude publiée dans *Social Science & Medicine – Mental Health* souligne l'importance de données rigoureuses et vérifiables dans les décisions de politique de santé.
- Le Pr Bruno Falissard, directeur du Cesp à Villejuif, considère ces centres utiles pour des cas complexes, mais rappelle leur rôle marginal dans l'organisation générale des soins psychiatriques.
- La SFPEADA (Société française de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent) précise que ces centres complètent les parcours de soins existants sans s’y substituer.
« Le vrai souci, c’est le niveau 1 » affirme le pédopsychiatre : « les Centres Experts ne sont pas la bonne porte d’entrée », point déjà souligné lors de la conférence nationale des présidents de commissions médicales d’établissements (CME) des centre hospitaliers spécialisés, l’Association nationale des psychiatres présidents et vice-présidents de CME des centres hospitaliers et la fédération nationale des associations d’usagers en psychiatrie.
Campagne d’information et de recrutement à la sécurité sociale auprès des jeunes
Du 23 au 27 juin 2025, la sécurité sociale organise une semaine de l’emploi à destination des jeunes afin de faire découvrir ses nombreux métiers et parcours professionnels. Le fonctionnement de la sécurité sociale peut en effet paraître complexe, surtout lorsque l’on commence sa vie d’adulte. Le site Sécurité sociale pour les 16-25 ans | Sécu-jeunes.fr a été créé dans l’idée de diffuser des informations claires aux jeunes, leur permettant de mieux cerner les objectifs de la sécurité sociale et ainsi de se préparer à la vie de citoyen.
Au-delà de la campagne de recrutement, nous invitons les préparationnaires aux concours de l’EHESP, à consulter ce site internet très bien construit et riche en rubriques thématiques qui pourraient les aider dans leurs révisions.
Source : La semaine de l'emploi à la Sécurité sociale - Secu-jeunes.fr
Des pédopsychiatres alertent sur les dangers de la réforme de la justice des mineurs
Le “caractère inadapté et dangereux” d’une proposition de loi réformant la justice des mineurs a été dénoncé par des syndicats et associations d’experts psychiatres.
Dans un communiqué du 5 juin, ils appelaient les pouvoirs publics à une “concertation des acteurs spécialisés de l’enfance et de ses troubles” avant que les mesures ne puissent être applicables.
La proposition de loi vise à “renforcer l’autorité de la justice à l’égard des mineurs délinquants et de leurs parents” et a été adoptée définitivement au Parlement le 19 mai.
L’alerte porte sur la “rupture préoccupante dans la manière de penser la justice pénale des mineurs, contraire à l’intérêt de l’enfant”. Notamment, il est considéré que l’accent répressif n’est pas adapté à la période de l’adolescence mais plutôt une “solution de facilité”, car ce public encore jeune n’a pas encore la maturité d’un adulte pour se faire juger tel quel.
Dans un contexte de crise profonde vécue par la psychiatrie infanto-juvénile, ce communiqué rappelle le manque croissant de moyens du secteur alors que les besoins de prise en charge ne cessent d’augmenter.
Source : Hospimedia
Le soin est un humanisme, Cynthia Fleury (2019)
Dans ce court essai, la philosophe et psychanalyste Cynthia Fleury propose une réflexion engagée sur la place du soin dans nos sociétés contemporaines. S’appuyant sur son expérience au sein de l’hôpital public, elle y défend une conception du soin comme acte profondément humain, qui va au-delà de la seule technicité médicale.
Le soin est présenté comme un acte de présence, d’attention et de responsabilité, essentiel pour préserver le lien social, la dignité des personnes et l’éthique des institutions. À travers une écriture accessible et sensible, l’auteure invite à repenser les pratiques professionnelles sous l’angle de l’humanisme et du "care", à l’heure où les logiques gestionnaires tendent à prendre le dessus.
"Soigner, ce n’est pas seulement réparer : c’est permettre à l’humain de se maintenir debout."